Stacking plan flex office

Le stacking plan est-il utile en flex office ?

En flex office, le stacking plan reste essentiel pour organiser les usages, anticiper les flux et piloter l'occupation à l'échelle du bâtiment.

28 avril 20255 min de lecture

Le flex office, ou bureau non attribué, bouleverse les codes traditionnels de l’aménagement de bureau. En remettant en question la logique du poste individuel fixe, il introduit plus de souplesse, de mobilité et de collaboration dans l’espace de travail. Mais dans un modèle aussi fluide, certains outils issus du space planning classique restent-ils pertinents ? En particulier, le stacking plan, outil de répartition verticale des équipes dans un bâtiment, est-il encore utile dans un environnement sans postes assignés ?

La réponse est oui – et même plus que jamais. Car si le flex office redistribue les cartes à l’échelle du poste, il renforce le besoin de vision, d’organisation et d’anticipation à l’échelle macro. Le stacking plan devient alors un levier essentiel pour piloter la stratégie d’occupation des espaces.

Rappel : qu’est-ce qu’un stacking plan ?

Un stacking plan, ou plan de stacking, est une représentation visuelle de la répartition verticale des équipes, fonctions ou services dans un ou plusieurs bâtiments.

Généralement présenté sous forme de colonnes empilées, il permet de visualiser :

  • les entités occupant chaque étage ;
  • les surfaces attribuées ;
  • les interactions souhaitées ;
  • les zones disponibles ou en sur-occupation.
  • Traditionnellement utilisé dans les projets de déménagement ou de regroupement, le stacking plan sert à planifier la répartition des collaborateurs dans un bâtiment selon une logique organisationnelle ou fonctionnelle.

    Flex office : un nouveau paradigme

    Le flex office repose sur un principe simple : les collaborateurs ne disposent plus de poste de travail attitré. Les espaces sont mutualisés et organisés selon les usages (concentration, collaboration, réunions, etc.) plutôt que selon des appartenances hiérarchiques.

    Objectifs :

  • Optimiser l’occupation des surfaces en tenant compte de l’absentéisme, du télétravail et des rythmes d’activité.
  • Favoriser la transversalité et la collaboration.
  • Donner plus de liberté aux collaborateurs dans leur choix d’environnement de travail.
  • Mais cette nouvelle approche, plus souple au niveau micro, nécessite une organisation plus rigoureuse au niveau macro. Et c’est là que le stacking plan trouve toute sa pertinence.

    Pourquoi le stacking plan reste utile – voire essentiel – en flex office

    1. Répartir les fonctions et usages par étage

    Même en flex office, tous les étages ne se valent pas. Certains accueilleront plus de salles de réunion, d’autres des zones calmes, des espaces de collaboration ou des fonctions support. Le stacking plan permet de cartographier ces grandes fonctions étage par étage et de s’assurer d’un bon équilibre des usages.

    Exemple :

    - 7e étage : zones calmes, focus rooms, bureaux fermés pour besoins ponctuels de confidentialité

    - 6e : open-space modulable, bulles et petites salles de réunion

    - 5e : espace de coworking interne et zone de créativité

    Le stacking plan devient alors un outil d’orientation stratégique et non plus uniquement hiérarchique.

    2. Planifier les flux et interactions inter-équipes

    Le flex office ne supprime pas les besoins d’interactions entre services. Au contraire, il les rend plus critiques. Le stacking plan permet de positionner stratégiquement les étages selon les interactions attendues entre les métiers.

    Exemple : rapprocher les équipes Produit, IT et Marketing sur des étages adjacents pour fluidifier les échanges.

    Il permet également de minimiser les flux inutiles (ex. : éviter que des collaborateurs fassent cinq étages pour trouver une salle de réunion disponible) et d’améliorer l’expérience utilisateur dans le bâtiment.

    3. Gérer la capacité réelle des étages en flex

    En flex office, on ne raisonne plus en « un poste par personne », mais en ratios d’occupation (ex. : 0,7 poste par collaborateur). Le stacking plan permet de modéliser ces ratios à l’échelle de chaque étage et de vérifier que l’offre d’espaces est adaptée à la demande prévisionnelle.

    Exemple :

    Un étage de 1 000 m² doit pouvoir accueillir environ 80 personnes en simultané, avec 56 postes (ratio 0,7), 4 salles de réunion, et 20 places alternatives (canapés, cabines, tables projet…).

    Sans stacking plan, ces calculs restent abstraits et difficilement partageables entre les équipes projets.

    4. Faciliter la gestion multi-sites ou multi-entités

    Nombre d’entreprises en flex office exploitent plusieurs bâtiments ou plusieurs sites, parfois en centre-ville, parfois en périphérie. Le stacking plan permet de répartir les équipes ou les usages de manière cohérente à l’échelle du patrimoine immobilier :

  • Un bâtiment pour les fonctions support et la direction
  • Un autre pour les équipes projets ou le lab innovation
  • Un site dédié à l’accueil des clients
  • Le stacking plan devient ici un outil de pilotage de portefeuille immobilier.

    5. Appuyer les politiques RH et managériales

    En flex office, les enjeux humains sont aussi importants que les enjeux immobiliers. Le stacking plan permet de :

  • Visualiser où se trouvent les équipes et favoriser un sentiment d’ancrage, même sans poste fixe.
  • Garantir une certaine équité dans la qualité des espaces proposés à chaque équipe.
  • Soutenir les rituels collectifs en attribuant des points de ralliement (espaces d’équipe, points café, zones de réunions récurrentes…).
  • Ce que le stacking plan ne fait pas (et ce pour quoi il doit être complété)

    Même en flex office, le stacking plan ne remplace pas d’autres outils indispensables :

    OutilFonction
    Macro-zoningOrganisation fonctionnelle à l’échelle d’un plateau
    Space planningPositionnement précis des postes, mobiliers, circulations
    Outil de réservationGestion dynamique de l’occupation des postes ou salles
    Plan d’usageTypologie et règles d’usage des différents espaces

    Le stacking plan structure la stratégie d’occupation, mais il doit être décliné par les autres outils pour être pleinement opérationnel.

    Bonnes pratiques pour un stacking plan efficace en flex office

    ✔️ Penser par usages, non par entités

    Identifiez les besoins fonctionnels (collaboratif, focus, confidentiel, formation, accueil client…) plutôt que de réfléchir en silos.

    ✔️ Utiliser des données réelles d’usage

    Appuyez-vous sur des études de taux d’occupation, des capteurs, ou des enquêtes internes pour modéliser les besoins réels.

    ✔️ Favoriser une lecture simple et visuelle

    Le stacking plan doit être compréhensible par tous (direction, RH, collaborateurs), et non réservé aux experts immobiliers.

    ✔️ Le rendre évolutif

    En flex office, tout change vite. Utilisez un outil digital pour pouvoir ajuster facilement les plans selon les évolutions (effectifs, modèles hybrides, feedback des utilisateurs…).

    Et les outils dans tout ça ? Focus sur Stackfit

    Des plateformes comme Stackfit permettent aujourd’hui de créer des stacking plans pensés pour le flex office. En combinant données RH, surfaces disponibles et besoins métiers, Stackfit permet :

  • de tester plusieurs hypothèses de répartition des usages ;
  • de simuler des ratios d’occupation ;
  • d’impliquer les parties prenantes via des ateliers interactifs ;
  • de générer des exports clairs pour la direction et les architectes.
  • En résumé

    Le stacking plan reste non seulement utile en flex office, mais il devient un outil clé pour en réussir la mise en œuvre.

    Il permet de :

  • Structurer l’occupation verticale des espaces,
  • Organiser les usages à l’échelle du bâtiment,
  • Gérer les flux et les capacités,
  • Appuyer les stratégies RH et managériales,
  • Anticiper les évolutions.
  • Dans un environnement de travail fluide et modulable, le besoin de pilotage clair et structuré augmente. Le stacking plan, à condition d’être repensé en logique d’usage plutôt que d’attribution, est une réponse pertinente, souple et stratégique.